✰ but you're so bad for me (r.)

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Cause you make me feel so right, even if it’s so wrong
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En ligne. Depuis bientôt une demi-heure. Elle allait être en retard. Ses parents allaient la crucifier sur place. Surtout que pour une fois, elle avait l'excuse du siècle. Son téléphone était à peine en vie, qu'elle avait du le fermer. Elle devait se rendre chez ses parents pour les préparatifs du dernier dîner de la saison estivale. Quel bonheur. Elle devrait encore passer des heures à préparer les tables, les invitations. Elle ne devait pas venir de la bonne époque, ou tout simplement du bon milieu. Mais enfin, elle n'avait pas vraiment le choix. Chez elle, il était rare qu'on avait réellement le choix. C'était plutôt, sourit et tais-toi. La jeune blonde n'avait jamais vraiment appréciée ses parents. Bien trop égocentrique et perdus dans leurs vies professionnelles pour réaliser que leur fille avait peut-être besoin d'eux, Lydia était indépendante et fière, elle était débrouillarde et ne demandait que très rarement de leur aide. Ça aurait été trop beau et ils en auraient profiter pour passer la première remarque désobligeante et franchement, elle pouvait très bien s'en passer. Elle avait laisser un mot avant de partir de l'appartement, pour ne pas que sa colocataire s'inquiète, comme elle la connaissait, elle avait sûrement essayer de l'appeler déjà. Finalement, elle arriva au comptoir. À New York, qu'il s'agisse de l'été ou de l'hiver, une chose était certaine, le Starbucks était toujours bondé. La jolie blonde gratifia l'employé d'un sourire avant de commander. Car malgré tout, si l'on avait à savoir une chose sur la jeune femme c'était bien que jamais elle ne laissait voir ses tourments. Elle était souriante et douce peu importe son humeur véritable ou du moins en général. Il y aurait toujours des exceptions ou plutôt des personnes d'exceptions. Elle espérait d'ailleurs ne pas tomber sur ces personnes aujourd'hui. Ou plutôt sur lui. Elle n'était pas d'humeur à jouer. Elle se mit un peu à l'écart en attendant sa commande et prit une chance à ouvrir son téléphone pour y découvrir des messages de sa très chère mère et un de sa colocataire. Décidément ce n'était pas sa journée et si elle continuait sur cette lancée, elle n'arriverait jamais à temps chez ses parents. Elle leva le regard de son téléphone lorsqu'elle entendue son prénom pour aller prendre sa commande et aperçu un visage qui malheureusement était loin de lui être inconnu. Pourquoi. Ce fut sa première pensée. Tout pour qu'il ne soit pas en route vers chez elle. Décidément, la Terre en avait contre elle aujourd'hui. Elle ferma ses yeux et fronça les sourcils, comme elle le faisait toujours lorsque quelque chose lui déplaisait. Peut-être aurait-elle de la chance et il ne l'avait pas vu et elle n'aurait pas à socialiser. Mais la chance et elle ça avait toujours fait deux.

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Ce furent les aigus de la voix de Milly, ta cadette, qui te tirèrent du profond sommeil dans lequel tu venais à peine de sombrer. Du moins, c'était l'impression que tu avais. Impression fausse puisqu'en jetant un œil à ton réveil, tu constatas que l'après-midi était déjà bien entamée. Tu soupiras en te tirant avec une mauvaise volonté non feinte du confort qu'offrait ton lit, traînant tes pieds sur le carrelage gelé de l'appartement jusqu'au centre nerveux du lieu, à savoir la cuisine. « Qu'est-ce qui t'arrive, tu t'entraînes pour le concours de la sœur la plus casse-pieds ? N'ait crainte, je suis certain que tu remporteras la première place haut la main, bougonnas-tu en te dirigeant vers la cafetière. » Tu étais toujours de mauvaise humeur, au réveil, et d'autant plus lorsque c'était les piaillements de ta sœur qui en étaient la cause. Tu l'adorais, pourtant, bien souvent, tu aurais aimé pouvoir tordre son adorable petit cou. Milly était devenue tout bonnement insupportable, ces derniers temps, si bien que tu avais fini par fuir le domicile familial. « Et toi, tu remportais sans aucuns doutes le prix du frère le plus craignos du continent, lâcha-t-elle avant de tourner les talons. » Nouveau soupir de ta part, d'autant plus amplifié lorsque tu constatas qu'il ne restait plus une goutte de café. Ton paternel avait encore dû finir la cafetière avant de se rendre au travail, une vilaine habitude dont tu ne t'étonnais même plus. Et puisque la patience n'était pas ton fort, tu décidas de te rendre au Starbucks, quelques rues plus loin. De plus, cela te donnerait l'occasion de prendre l'air, ce qui ne pourrait que faire du bien à ton cerveau embrumé par des vapeurs alcoolisées. Sans aucuns doutes, la soirée de la veille avait encore été trop arrosée. Tu enfilas rapidement un sweat-shirt trop large à l'effigie de l'université de New York dans laquelle tu étudiais, ainsi qu'un jean et la première paire de chaussures que tu trouvas. Pour une fois, tu étais bien trop fatigué, et dans le coaltar, pour prêter une réelle attention à ton apparence. Une main rapidement passée dans tes cheveux fit l'affaire et tu refermas soigneusement la porte derrière toi avant de te mettre en route. Tu prias intérieurement pour ne pas croiser personne de ta connaissance lorsque ton téléphone portable vibra dans ta poche. C'était ta mère, t'informant d'un dîner chez les Warrens, un peu plus tard. Millième soupir depuis ton réveil, il ne manquait plus que ça. Tout ce que tu voulais, c'était t'effondrer dans ton lit et dormir jusqu'au lendemain, mais les contraintes sociales n'attendaient pas. L'esquisse d'un sourire naquit sur tes lèvres, lorsque tu songeas que tu allais peut-être croiser le doux visage de Lydia, à cette occasion. Cependant, ton esprit, qui menait ta vie d'une main de fer te ramena bien vite à la réalité. Interdiction formelle de s'attacher, et tu allais y veiller en mettant un maximum de distance entre la jeune fille et toi. Tu allas directement commander au comptoir, un café très noir, comme d'habitude. Heureusement pour toi, l'endroit était bondé, mais aucuns visages familiers ne semblait être présent. Tu laissas ton regard se promener de tables en tables, en attendant que ta commande soit prête, jusqu'à ce que tes yeux se posent sur une silhouette blonde que tu ne connaissais que trop bien. Bien sur, elle était magnifique. Bien sur, elle ressemblait à un ange. Bien sur, elle semblait douce et délicate. Et bien sur, c'était totalement le genre de femmes pour lequel tu craquais. Tu serras les dents, songeant, l'espace d'un instant, à rabattre la capuche de ton sweat sur ta tête. Mais ça aurait été lâche et puis, il n'y avait aucunes façons de fuir devant la belle. Surtout que cela lui aurait donné l'occasion de penser à ce qui pouvait motiver un tel comportement. Et c'était ce que tu voulais éviter. Par-dessus tout. « La princesse est donc descendue de sa tour d'ivoire ? Je n'imaginais pas cela possible. » C'était, en quelques sortes, ta façon personnelle de lui dire bonjour. Tu passais souvent pour un être exécrable et froid, et c'était probablement ce que tu étais, au fond. Tu ne faisais jamais preuve de douceur ou de gentillesse, excepté lorsqu'il s'agissait de tes proches. Tu étais plus que méfiant et distant avec les autres, comme pour te protéger d'éventuelles blessures. « Tu ne devrais pas être en train de préparer des centres de tables ou d'essayer toutes les combinaisons possibles pour ta tenue de ce soir ? Fis-tu avec un petit sourire en coin. » Tu savais, tout au fond de toi, que Lydia n'était pas ce genre de fille superficielle, pourtant, il était plus facile de le feindre plutôt que d'admettre qu'elle était différente. Et donc qu'elle n'en devenait que plus attirante, à tes yeux.

La blonde donna un sourire simple au serveur et prit son fameux caramel apple spice latté. Elle en était folle. C'était un véritable pêché mignon. Elle ne pouvait pas s'en passer. Elle priait pour ne pas qu'il la voie. Se battre, ce n'était pas son point fort aujourd'hui. Elle n'en avait pas envie. Déjà, qu'elle se doutait bien que ce dîner, il ne se ferait pas sans les Vikander et qu'ils auraient à se supporter toute la soirée. Mason n'était pas le genre de personne avec qui Lydia pouvait être elle-même. Au contraire, elle avait toujours cette impression qu'il la jugerait au premier mot et cette pensée lui déplaisait. Il ne pourrait pas comprendre. Et, de toute manière, il n'en aurait rien à faire. It's not like he cared. Elle hocha la tête pour se sortir de ses pensées lorsque sa voix l'interpella parmi toutes les autres du café. Et elle aurait pu la reconnaître parmi des milliers. Elle s’efforça de sourire, bien que ce sourire cette fois-ci n'avait rien de sincère. « Contrairement à toi, je ne passe pas des heures devant le miroir. Et j'ai les deux pieds sur terre. » Elle mordit sa lèvre inférieure. Elle était terrible quand ils venaient à argumenter et le blond le savait très bien. C'était son point faible. Il était son point faible. Elle maudissait sa mère, de les avoir inviter. C'était déjà assez de devoir faire comme si ils étaient la famille parfaitement heureuse sans que Mason vienne s'en mêler en plus. S'en était déjà suffisant. Elle retomberait heureusement dans la routine bientôt. Elle retrouverait sa classe, sa zone de confort. Lydia n'était pas aventureuse, elle était plutôt celle à rester confinée dans ses habitudes, bonnes ou mauvaises. Depuis quatre ans, son accident l'avait changée. Elle n'était plus la même, que ce soit pour le meilleur ou pour le pire. Elle appréciait d'avantage les petites choses, aussi simples qu'elles soient. Cet univers d'apparences pour elle se n'était rien. Rien ce à quoi elle pouvait se rattacher du moins. Ce n'était pas quelque chose de permanent, de solide. Car pour la majorité, ce n'était pas vrai. Ils ne voulaient pas la vérité, ils voulaient leurs apparences de la vérité, et Lydia ne rentrait pas dans ce jeu. Ce n'était tout simplement pas elle. La jeune blonde en avait assez de prétendre. « Je suppose que je te vois ce soir aussi? » Elle murmura simplement, sur un ton indécis. Comme si elle ne savait pas par où le prendre. Distante certes mais ça ne changeait pas de son habitude. Elle aperçu une table se libérer et s'empressa d'aller s'asseoir, coupant Mason. Qu'il la suive ou non, ça l'importait peu en ce moment. À-vrai-dire, elle avait hésité au premier coup d'oeil. Elle n'avait jamais l'habitude de le voir habiller de la sorte, c'était étrange, en quelque sorte. Elle s'était étonnée à le voir habillé de la sorte, il n'y avait rien de mal à ça, c'était simplement différent de son habitude. Si elle pouvait dire avoir remarqué qu'il avait une habitude. C'était plutôt une observation plus qu'autre chose.

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Tu te rendis parfaitement compte que le sourire de Lydia envers ta personne était bien loin d'être sincère et, sans que tu puisses réellement l'expliquer, cela te pinça le cœur. Tu ne voulais pas que la jolie blonde te déteste. Au contraire même. Cependant, tu détestais te l'avouer, admettre que tu avais appris à l'apprécier quelque peu, notamment lors de cette longue soirée où vous vous étiez retrouvés côte à côté, lors d'un énième gala de charité. Elle n'était ni superficielle, ni égocentrique et narcissique. Elle exerçait même un métier des plus banal. Institutrice. Tu avais grimacé, lorsqu'elle te l'avait annoncé. Tu détestais les enfants, d'ailleurs, même à vingt-quatre ans, tu ne songeais toujours pas à fonder une famille, dans le futur. Tu réalises alors à quel point Lydia et toi étiez différents. Peut-être même trop. Voilà, tu n'avais qu'à songer à toutes ces choses qui vous opposaient afin de stopper l'affolement de ton cœur lorsque tu t'approchais d'elle. « Contrairement à toi, je ne passe pas des heures devant le miroir. » Aïe. Elle l'avait remarqué et devait probablement te prendre désormais pour un de ces mecs qui passait plus de temps dans la salle de bain que sa petite-amie. Ce que tu étais un peu, en quelque sorte. Tu détestais être négligé. Excepté lorsque tu restais chez toi, après tout, ta famille t'aimait pour toi et non pas pour ton apparence. Or, tu ne pouvais pas en dire autant du reste du monde. Et puis, tu étais un Vikander, tu te devais d'être parfait. « Et j'ai les deux pieds sur terre. » Tu n'en doutais pas, cependant, c'était plus simple d'agir comme si ce n'était pas le cas. Comme si Lydia n'était qu'une fille parmi d'autres, semblable à ces créatures sans âmes insensibles à tout sauf aux créations de créateurs. Et c'était bien pour cela qu'elle n'en était que plus dangereuse. Notamment pour ton cœur. Si tu multipliais les parties de jambes en l'air avec les filles futiles, tu savais bien que tu ne te laissais attacher que par les femmes douces et délicates. Par des femmes comme Lydia. Elle mordit alors sa lèvre inférieure, et tu te retins de ne pas lui sauter au cou afin de pouvoir mordiller, à ton tour, cette lèvre. « Oui, mais au moins, le résultat est là, non ? Fis-tu avec un petit sourire satisfait. » L'arrogance, ça ne te connaissait que trop bien. « Je suppose que je te vois ce soir aussi ? » Sa voix s'était faite douce, presque inaudible et indécise. Comme si elle ne tenait pas vraiment à ta présence. Tu fronças les sourcils, quelque peu perplexe. Puis, elle s'empressa de s'éloigner de toi en allant s'asseoir à une table venant de se libérer, un peu plus loin. Elle ne te laissait même pas le temps de répondre. Pire, elle te fuyait. Malheureusement pour elle, tu n'étais pas du genre à abandonner si facilement. Et plus l'on te fuyait, puis tu t'accrochais. La logique inversée dans toute sa splendeur. « Ma compagnie est donc si désagréable ? » Tu te laissas tomber sur une chaise en face de la sienne, avant de prendre une gorgée brûlante de ton café. « Alors, cette soirée, ce soir, c'est pour quoi ? »

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La blonde n'était pas le genre de personne à être froide ou distante. Ou enfin, tout dépendait de la personne et de l'attitude qu'ils avaient envers elle. Dans le cas de Mason, elle ne faisait qu'en quelque sorte lui rendre la pareille. À-vrai-dire, ils ne connaissaient probablement pas autant qu'ils le pensaient. Comme avec tout le monde, elle lui laissait voir seulement un côté de la médaille. Parce que, c'était plus simple au fond. Elle n'avait pas à se justifier, et de cette manière, elle ne s'attacherait pas une énième fois pour se retrouver, le coeur en mille morceaux. Ça leur rendrait service à tous les deux. Ils n'étaient pas pour être ensemble de toute manière. Ils étaient bien trop différents. Non. Ce n'était même pas une possibilité. Elle était enseignante et bien que ce métier la comblait, pour Mason ça avait tout de plus banal et peut-être bien que ce l'était mais tout ce qu'elle voulait, lui, le fuyait et ça ne lui amènerait que du mal. « Oui, mais au moins, le résultat est là, non ? » Bien entendu. Il n'avait même pas besoin de tout ce temps passer à se préparer. Il était toujours irréprochable, complètement adorable, jusqu'à qu'il ouvre la bouche et la ramène sur terre. Mais il la faisait craquer, et ça ne pouvait qu'être dangereux. La jeune Warrens se contenta de secouer la tête, le laissant sans réponse. Ce serait bien à lui de trouver. De toute manière, tout lui allait et il devait bien le savoir. Si il pensait qu'elle ne connaissait pas sa réputation, alors il se trompait encore plus qu'elle ne l'aurait cru. Toujours avec une fille différente, qu'il traitait apparemment comme des numéros. Et Lydia serait bien la dernière à entrer dans son jeu. Elle en avait vu passer et c'était bien peu pour elle. Elle ne le laisserait pas l'atteindre. Elle prit place à la table et leva le regard vers le blond. « Ma compagnie est donc si désagréable ? » Elle prit un moment avant de répondre. Décidément il ne lui rendrait pas la tâche facile. Il en venait toujours à des conclusions qui lui donnait le sentiment qu'il la prenait de travers. « Ce n'est pas ce que j'ai dit. » Rectifia-t-elle, simplement en secouant la tête et prendre une petite gorgée de son latté en espérant qu'il passerait à autre chose mais avec Mason, elle ne pouvait jamais vraiment prévoir. « Alors, cette soirée, ce soir, c'est pour quoi ? » Le dîner. Dîner de famille. Famille ou amis ou peu importe. Ce n'était qu'une soirée de plus ou elle devrait prendre sur elle. Toujours. Rien pour lui redonner le moral. « Dernier dîner de l'été. Cocktail, grandes discussions qui ne veulent rien dire, tu vois l'idée? » La blondinette n'avait pu s'empêcher de lever les yeux au ciel. Si il y avait bien une chose qui ne lui disait rien c'était bien d'aller se préparer pour un dîner et encore moins de jouer sur les apparences, les sourires, les rires, la politesse tout ça, ça n'avait rien de sincère. Et pour elle, ce n'était qu'une soirée de plus d'anxiété et de pression.

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« Ce n'est pas ce que j'ai dit, tint-elle à rectifier ce qui fit naître un grand sourire sur ton visage. » Tu aimais tourner ainsi la situation à ton avantage. D'ailleurs, tu étais plutôt devenu habile à ce jeu-là. Tendre des pièges, mettre les gens le dos au mur afin de pouvoir faire d'eux ce que tu voulais. D'ordinaire, tu ne contentais pas d'une victoire si mince. Cependant quelque chose, au fond de toi, te poussa à ne pas continuer ton jeu mesquin avec la douce. Elle ne le méritait pas. Et, de plus, tu ne voulais pas la voir se braquer. Non, pour une fois, tu tenais à ne pas agir comme le garçon manipulateur et fourbe que tu étais d'ordinaire. Cependant, ce n'était pour autant que tu allais laisser tomber ton masque de froideur et d'indifférence. D'ailleurs, tu doutais d'en être désormais capable. Ce personnage avait fini par déteindre sur ta véritable personnalité, par te posséder. Tu ne savais même plus qui était réellement le vrai Mason Vikander. Tu avais simplement fini par laisser l'homme public prendre possession de toi. Tu aurais aimé retrouvé le vrai toi, cependant, tu savais que tu ne pouvais le faire tout seul. Et demander de l'aide, voilà quelque chose que tu ne faisais jamais. Ô grand jamais. Tu préférais resté dans ta bulle emplie de solitude et d'ombres. « Alors, c'est qu'elle est agréable ? » Ta voix s'était faite plus douce et tu plantas ton regard malicieux dans le sien, l'espace de quelques instants. Chasser le naturel, il revenait au galop. Tu ne pouvais pas t'en empêcher, c'était plus fort que toi. Cependant, tu ne t'étais montré ni mesquin, ni calculateur. Un grand pas en avant pour toi, même si Lydia ne le verrait probablement pas de cette façon. Elle penserait sûrement que tu te conduisais en charmeur avide chair fraîche. Ce que tu étais, en un sens. Cependant, la présence de la jolie blonde près de toi semblait apaiser tes impulsions sombres et tourmentées. Tu sentais plus … apaisé. Même si tu ne l'avouerais probablement jamais. Même pas à toi-même. « Dernier dîner de l'été. » Tu levas les yeux au ciel, de concert avec Lydia. Vous saviez l'un comme l'autre que c'était un prétexte des plus stupides, simplement pour permettre à vos parents de s'adonner à leurs chères petites gué-guerres de pouvoir. « Cocktail, grandes discussions qui ne veulent rien dire, tu vois l'idée ? » Tu acquiesças distraitement. Oh oui, tu voyais parfaitement. Et cela t'ennuyait déjà. « Et l'obligation d'être là … » Tu bus une nouvelle gorgée brûlante de ton café, avant de reprendre : « Et le plan de table, alors ? T'es-tu octroyée le plaisir de renouveler notre voisinage ? » Tu haussas un sourcil, taquin, attendant impatiemment sa réponse.

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Mason et elle, ça avait commencer il y a des années. Leurs deux familles, toutes deux importantes, riches et puissantes avaient toujours été amies. Amies, étant un bien grand mot, car tous les deux savaient très bien que ces soupers, ces cocktails, ces évènements de charité ce n'étaient que des prétextes pour se lancer dans une course à savoir qui était le plus fort et que tout ça, ce n'était en fait qu'une mascarade, et bien de l’hypocrisie. Et Mason, c'était un cas bien à lui. Pas que leur petit jeu, s'il en était un était bien différent de celui que leurs parents jouait. Pour être franche, Lydia ne savait pas trop quoi penser de Mason Vikander. Elle n'avait pas l'impression de le connaître. Ou plutôt, elle connaissait ce qu'il lui laissait voir mais ça ne fonctionnait que très peu pour elle. La blonde avait bien du mal à croire qu'il s'agissait vraiment de lui. Pour elle, ça se rapprochait davantage d'un masque, une carapace qu'il s'était forgé pour quelconque raison, quelle qu'elle puisse être. C'était probablement pourquoi elle n'arrivait pas à se convaincre de le détester complètement. Parce qu'en fait, ils ne savaient rien l'un de l'autre. « Alors, c'est qu'elle est agréable ? » Une conclusion pour une autre. Un sourire gêné apparu sur les lèvres de la blonde. Elle ne pouvait pas encore le dire. Néanmoins, pour l'instant, elle pouvait concéder que leur petite rencontre à l'improviste n'était peut-être pas si mal, après tout. « Ce n'est pas ce que j'ai dit non plus. » Ajouta-elle d'une voix douce. Elle ne savait pas quoi en faire encore. Mais peut-être qu'avec le temps, elle pourrait finalement s'en faire une opinion, qui ne serait pas basée que sur ce qu'elle entendait. « Et l'obligation d'être là … » Toujours. Ses parents l'auraient sans hésitation crucifiée sur place si elle avait osé ne pas se présenter à un dîner. Les apparences étaient tellement importantes. Il savait ce que c'était, lui aussi. Heureusement, il s'agissait du dernier de l'été, après ça, ils auraient la paix pour quelques semaines avant Thanksgiving et le temps des fêtes. Et la belle retrouverait sa classe, et ses élèves et retournerait dans son monde bien à elle. Son petit paradis sur Terre. Dans sa classe, elle n'avait pas à être personne d'autre qu'elle-même et tout était simple. Comme lorsqu'ils étaient enfants. Pour l'espace de quelques heures, elle pouvait oublier son propre monde pour entrer dans le leur. Et c'était tout ce qu'elle souhaitait. « Et le plan de table, alors ? T'es-tu octroyée le plaisir de renouveler notre voisinage ? » La petite blonde arqua un sourcil, quelque peu surprise du commentaire. Il devait plutôt relever du sarcasme plus que tout autre chose, mais bien entendu ils devraient se supporter aussi pendant la soirée. « Peut-être bien. » Admit-elle finalement. Mais il devait bien le savoir, heureusement ou malheureusement pour eux, lors de ces dîners, ils ne se trouvaient jamais bien loin l'un de l'autre.