pire qu'un couple marié ► alan h.

- pire qu'un couple marié -

« Tonton Wywy… » Entendis-je une voix douce et enfantine me chuchoter au creux de l’oreille. Je laissais échapper un faible grognement en seul signe de protestation, ma nuit avait été mouvementée par la présence d’une merveilleuse créature blonde aux formes avantageuses – mais pas trop quand même, n’exagérons rien. « TONTON WYWY ! » s’écria Danny vêtu de son pyjama Spiderman et de surcroit planté devant mon lit. Je sursautai et laissa échapper un léger cri de surprise avant de prendre conscience de la situation dans laquelle je me trouvais. « Oh mon dieu Freddy, que fais-tu ici ? » m’indignais-je. Le gamin, me fixa quelques secondes avec un air mécontent et désapprobateur affiché sur le visage. « Moi c’est Danny. » s’offusqua-t-il froidement. Était-il possible de vexer un gosse ? C’est le moindre de mes soucis à l’heure actuelle. « Bref DANNY. Tu ne devrais pas être à l’école à cette heure-ci ! » M’exclamais-je avant de rabattre dans un ultime geste symbolique afin de protéger l’innocence du morveux, la légère couverture bleue nuit sur ma conquête d’un soir qui s’avouait moins… fraiche que la veille. Danny me scruta du regard – il était en train de me juger je le sentais – avant d’éclater d’un rire franc. « Bah non, c’est les vacances tonton ! » lâcha-t-il entre deux éclats de rire avant de reprendre ; « C’est qui la dame ? » La question que j’aurais voulu éviter, mais où était passé Alan bordel ! Jamais là, quand il faut celui-là ! « C’est… une amie. » répondis-je simplement. Pitoyable, je le confirme, même un gosse de sept ans n’est pas dupe à ce point, et encore moins Danny, qui est le portrait craché de son père! Il ne répondit pas et me fixa avec ses grands yeux en forment de soucoupes. « Où est ton père ? » demandais-je en haussant le ton malgré moi ce qui réveilla… Julia ? Julie ? Judith ? Bref. « OH MON DIEU ! » s’écria-t-elle sur un ton aigu avant de s’enrouler dans la couverture ce qui bien sûr, fit une nouvelle fois éclater de rire le môme. Ju…quelque chose, m’adressa un regard accusateur et plein de ressentiments. « Bon je ferais mieux vous laisser. » conclu innocemment Danny avant de s’éclipser hors de la chambre. Bien sûr, il fallait qu’il s’en aille au moment le plus crucial, au moment où il aurait pu m’être utile ! « Pourquoi ne m’as-tu pas dit que tu avais un enfant ! » s’offusqua ma conquête qui se sentait trompée et trahie. « Et bien, peut-être parce que ce n’est pas mon fils, tout simplement. » répondis-je sereinement, avant de me voir asséner une gifle monumentale, je l’avoue. Pour une fois dans ma vie que j’étais franc, voilà ce que je récoltais… « MENTEUR ! » hurla-t-elle tellement fort que le voisin toqua trois fois contre le mur en signe de protestation. Ni une ni deux, elle enfila ses vêtements et claqua la porte derrière elle, j’attendis le deuxième claquement de porte avant de me laisser retomber telle une vieille chaussette dans mon lit. Quelle vie de chien, songeais-je avant de me décider à me lever, prêt à engueuler Alan.

Je ressortis quelques minutes plus tard, propre comme un sou neuf, lavé de tous mes pêchés et retrouva Danny assit devant la télévision en train de regarder un dessin animé, Cars en l’occurrence. « La dame était pas contente. » me fit-il remarquer tout en enfonçant le couteau dans la plaie. « Danny où est ton abrutit de père ? » demandais-je excédé par la situation. « Parti chercher du pain, et ce n’est pas un abrutit c'est plutôt toi ! » Plutôt partit draguer la boulangère rectifiais-je intérieurement. Je poussai un long soupire, avant de m’installer près du morveux et lui piquer un biscuit au chocolat ce qui me valut encore une fois un regard accusateur de sa part, décidément ! Raah les gosses de nos jours ! Je dû me coltiner la moitié du film avant qu’Alan ne daigne franchir le seuil de la porte une baguette à la main. « Ce n’est pas trop tôt ! » m’écriais-je tout en sauta hors du canapé. « Je croyais t’avoir dit de ne PLUS JAMAIS me laisser le morv…Danny ! » repris-je de plus bel sur un ton accusateur signifiant : père indigne.

Alan adorait son fils. Non, vraiment : ce double minuscule de l'homme qu'il était, charmeur et désinvolte et surtout foutrement malin le rendait fier d'en être le père. Si ce petit bout d'enfant n'avait jamais posé de problème à son paternel, il se rattrapait aujourd'hui en en faisant voir de toutes les couleurs à son oncle Wyatt. Un accord tacite s'était installé entre Alan et Danny. Danny pourrissait l'existence trop tranquille du meilleur ami de son père, en échange : Oui mon fils, tu pourras avoir la nouvelle nintendo 3DS. L'idéal, vraiment. Alors, quand, quelques heures plus tôt, Alan avait été réveillé par les orgasmes respectifs de Wyatt et sa conquête, chose dont il aurait préféré ne jamais être le témoin auditif, il s'était juré qu'il se vengerait à tout prix. Au matin, un coup d'oeil sur son fils, et vers la porte de la chambre d'invité, et il se décidait à le corrompre contre un paquet de bonbons et deux jours d'école buissonnière. « Fils » intima doucement Alan, veillant à ne pas réveiller Wyatt. Il tenait dans ses mains les précieux Pimousse qui achèterait le silence de sa progéniture « Tonton Wywy a besoin de quelqu'un pour le réveiller ce matin. Il doit aller au travail et il risque de se faire gronder s'il n'arrive pas à temps. Tu ne voudrais pas qu'il soit grondé comme la maitresse te gronde quand tu n'es pas là à l'heure, n'est-ce pas ? ». Danny hocha la tête sagement. « Je ne sais pas pourquoi tu me parles comme si j'étais un arriéré mental, papa, mais j'ai compris. Tu veux que j'aille embêter Tonton Wywy. Et ça, c'est ma spécialité. » Alan ravala un rire, se retrouvant une nouvelle fois surpris voir ébahi par l'esprit de son gosse. « Exactement. » affirma t-il, se sentant quelque peu coupable vis-à-vis de Wyatt mais ravalant rapidement ses états d'âme. « Est-ce que c'est parce qu'il faisait des bruits bizarres hier soir ? » s'enquit Danny avec un sourire entendu. Gêné, Alan se racla la gorge. Je vais tuer Wyatt. « Oui, ahem, oui c'est ça. Bon, papa va aller chercher le pain ! À toute à l'heure ! » et il partit sans demander son reste, prenant à peine le temps de ramasser sa veste et son portefeuille.

Arrivé d'un bon pas à la boulangerie, il couvrit, comme à son habitude, la boulangère de compliments et profita pour la troisième fois cette semaine d'une baisse des prix et d'un pain au chocolat gratuit de la jeune femme rougissante qu'elle était devenue après qu'il l'ait comparée à Scarlett Johanson « Si si je vous jure ! Vous lui ressemblez comme deux gouttes d'eau. En plus belle, même. » « Mais non monsieur, vous fabulez. » « Non, je ne mens jamais aux jolies femmes. » et ainsi de suite. Un vieux monsieur l'arrêta dans la rue, l'ayant reconnu d'une émission où il avait été interviewé il y a quelques temps, l'air très impressionné. « Vous irez loin, je le sens ! » qu'il avait marmonné en un dernier adieu, touchant étrangement Alan qui observa ce dernier s'éloigner d'un pas clopinant, un vieux chapeau melon vert sur la tête, le dos courbé et sa main ridée sur une canne rose fluo. Il profita d'un banc pour s'asseoir et griffonner le portrait de ce drôle de personnage sur papier, se promettant de l'étaler sur une toile quand il trouverait le temps.

Enfin, il dut se résoudre à rentrer, ayant déjà suffisamment torturé son meilleur ami.

Il se fit aussitôt sauter dessus à l'entrée par Wyatt, hors de lui, et Danny qui apparemment voulait juste un calin, mais profita de leur proximité pour murmurer "Mission accomplie" à l'oreille de Alan.

« Ce n’est pas trop tôt ! Je croyais t’avoir dit de ne PLUS JAMAIS me laisser le morv…Danny ! » accusa le brun, l'air furieux. Conspirateur, Danny demanda avec une innocence qu'Alan savait parfaitement fausse « Papa, Wyatt était avec une amie dans son lit. Toi aussi tu dors avec tes amis ? Est-ce que tu dors avec Tonton Wywy ? Ou est-ce que Wyatt mentait parce qu'il ne voulait pas me dire qu'il a eu du ... » il s'approcha pour susurrer comme si c'était un gros mot « SEXE » et continua comme si de rien n'était, ignorant les joues rouges tomates de ton "tonton wywy" « Avec elle ? ». Alan tapota fièrement la tête de son fils. « Wyatt, c'est n'importe quoi ! C'est toi qui a mentionné le mot en S à Danny ??? ». En vérité, c'était Alan qui avait expliqué les Oiseaux et les Abeilles à Danny. Il le savait pertinemment, et Danny le savait pertinemment, ce qui n'empêcha pas Danny de s'écrier « Premièrement papa, je sais lire. Donc si tu épelles les mots, je vais comprendre. Et oui, c'est tonton Wyatt qui m'a parlé de ça. ».

Alan croisa les bras et fronça les sourcils : « Comment ça ? Wyatt ? Est-ce que tu as quelque chose à me dire ? Tu sais que Danny n'a que sept ans ? C'est n'importe quoi, tu es complètement irresponsable ! » .