You and me have seen everything to see (R)

Ezio avait couché avec Norah. La meilleure amie d'Hugo. Avec qui, il se voit se marier si aucune fille ne lui convient. C'était assez drôle (et un peu effrayant) à dire. Et à penser aussi. Depuis quelques événements récents, aka l'éloignement de Norah et une discussion assez brutale sur son lieux de travail, il avait commencé à penser que son prénom n'était tout bonnement pas compatible avec l'affirmation sentiment. Enfin pas ses sentiments, son caractère plutôt. Lui qui disait toujours des trucs qu'il fallait pas, au pire moment possible et qui ne semblait jamais assez bien. Destiné en quelque sorte à se balader avec l'étiquette 'célibataire à vie' pour le restant de ses jours. Ezio était gêné, confus... et mal. En fait, il était tellement brouillé dans ses pensées que lorsque David - l'un de ses nouveaux collègues - lui proposa de fêter son année, il ne se fit pas prier. Après tout, Ezio n'aurait pas été Ezio s'il aurait refusé une telle soirée. Résultat des courses: c'est d'un pas chancelant, tel une chaloupe en pleine mer (remarquez les métaphores super poétiques) qu'il s'avançait dans la rue. Lâchement abandonné par son camarade sous prétexte que celui-ci habitait plus près du bar, c'est tout seul qu'il s'était résigné à faire le reste du chemin, chatonnant sous son nez et frappant parfois de son pied dans des canettes (ou autres objets) se trouvant sur son passage. Un numéro sur l'une des boîtes aux lettres finit cependant par attirer son attention et relevant la tête vers la fenêtre de l'appartement, Ezio mit ses mains devant sa bouche pour mieux se faire entendre, alors qu'il gueulait déjà bien fort en temps normal: « HUGOOOOOO! » Pour toute réponse, un chien se mit à aboyer férocement dans le jardin d'une maison à côté. Pas prêt de se laisser décourager, Ezio tapa du pied comme un gamin capricieux et décida qu'il était temps de faire grimper sa voix dans les aigus (enfin, essayer). « HUGO, VAS-Y J'AI UN TRUC A T'DIRE. » D'accord, crier sur le perron à deux heures du matin n'était pas la plus intelligente des idées, mais il y avait de la lumière dans sa fenêtre et ça justifiait tout. « JE CROIS QUE J'AI UN PEU FORCÉ SUR L'ALCOOL ET... QUE J'AI OUBLIÉ MES CLEFS. » Le voyant (enfin) apparaître à la fenêtre, Ezio lui adressa un grand sourire coupable. Généralement, cette moue là marchait à merveille et l'aidait à se faire pardonner en toutes circonstances, mais il n'était pas encore tout à fait rassuré; vu la façon dont Hugo le regarda, il était à deux doigts de lui balancer un truc à la figure. « Hey mec, fais pas le con. » Ezio adorait taquiner Hugo en temps normal, inutile de préciser que cette activité devenait d'autant plus plaisante lorsqu'il était légèrement éméché. Il devait être l'un des seuls hommes avec qui il n'y a jamais eu d’ambiguïté quelconque et bon sang ce que ça faisait du bien; Ezio était presque sur le point de croire que pour une raison très bizarre, il n'était pas capable d'être ami avec les gars. Mais lui, il avait toujours été là, le premier à l'encourager dans des idées complètement insensées (comme partir en exploration dans un supermarché à poil) à lui dire que ses blagues étaient pourries et être honnête avec lui coûte que coûte. Sans qu'il ne s'en soit rendu compte, Hugo était pourtant devenu un véritable repère dans sa vie. Si seulement il avait toute sa tête pour réfléchir, il aurait réalisé à quel point il était nul dans son rôle d'ami, à le réveiller parce que monsieur venait de s'apercevoir qu'il avait oublié ses clefs.

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Elle se tenait devant moi. Elle avait de longs cheveux blonds et ondulées qui tombaient en cascade dans son dos, ils étaient soyeux et tout simplement magnifiques. Elle portait une robe rouge qui épousait parfaitement ses formes généreuses et des talons qui l'a rendait davantage plus grande. Je le savais, ce soir elle serait mienne. Cela faisait plusieurs nuits que l'on se voyait et c'était le grand soir. Elle défait la fermeture qui se trouve sur le côté et je ne peut m'empêcher de me mordiller les lèvres. Cette femme est tout bonnement parfaite. Elle me rejoins dans le lit avec un regard animal, je vous jure elle me rend complètement dingue. Au moment où nos lèvres allaient finir par se rencontrer... « HUGOOOOOO! (...) HUGO, VAS-Y J'AI UN TRUC A T'DIRE. » Je me réveille en sursaut me rendant compte que Scarlett était juste mon oreiller, un simple mirage que j'allais enfin embrasser. La lumière et la télé étaient allumés, je m'étais assoupi devant Avengers. Je ne suis pas de très bonne humeur. Je vous jure, je suis remonté à bloc contre celui que je considérais comme mon meilleur ami. Il le sait mieux que moi que ces rêves avec elle sont très précieux. Surtout pour le pauvre célibataire que je suis en ce moment. Même si remonté est un bien grand mot et que c'est une honte de ma part de m'être endormi devant un aussi bon film. Je laisse quelques minutes de battement et me pointe enfin à la fenêtre pour voir dans quel état il s'était encore mis le Ezio. « JE CROIS QUE J'AI UN PEU FORCÉ SUR L'ALCOOL ET... QUE J'AI OUBLIÉ MES CLEFS. » Le grand sourire d'Ezio me dicte de laisser ma rancune passagère de côté et comme toujours de céder. Il le sait que ça marche toujours avec moi, mais mon visage ne bouge pas d'un trait et ce soir c'était différent. « Hey mec, fais pas le con. » En plus récemment, il avait couché avec ma meilleure amie. Je ne lui avait pas totalement pardonné cette partie (parce que la Norah d'Hugo on y touche pas) même si je ne pouvais pas lui tenir tête bien longtemps. Parce que c'est Ezio, le frère, le meilleur copain, l'autre moitié de moi. Nous deux contre le monde entier. « NON, MAIS TU TE FOUS DE MOI ? » lâchais-je de manière indigné. Mes cheveux étaient dans tous les sens comme si des personnes me les avaient piétinés sur un champ de bataille et ne parlons pas de mon tee-shirt Star Wars avec la tête de Yoda qui était très viril (Ouais, j'suis un beau gosse).« TU VIENS DE M'ARRACHER DES BRAS DE SCARLETT JOHANSON, IL ALLAIT ENFIN SE PASSER QUELQUE CHOSE D'INTÉRESSANT ENTRE NOUS. T'IMAGINE ? ON ALLAIT ENFIN S'EMBRASSER ET FAIRE DES BÉBÉS ! » Je croise mes bras et savoure ma position de force. Parce que je compte bien profiter de la situation et de l'état d'Ezio. C'est mal ? Je m'en fiche. On a déjà vu pire au journal télévisé ce soir. Il ressemble a un petit chiot abandonné, un petit enfant a qui on donnerait le bon dieu sans confession s'il n'avait pas pris ses 36 verres bien évidemment. « Si tu veux que je t'ouvre, il va falloir te faire pardonner d'avoir empêché ma futur union avec la fille la plus canon de la planète. » dis-je en faisant mine de bouder. C'est horrible parce qu'une partie de moi me dicte de lui lancer ces fichus clés et une autre me dicte de le faire danser un peu. Je le conçois c'est sadique, mais je ne suis pas un vrai méchant. Je suis même un novice en la matière. Je réfléchis à ce que je pourrais lui faire faire de marrant. « Tu serais prêt à quoi pour ne pas dormir en compagnie du chien de la voisine ? » Ce chien qui avait peur de tout, qui aboyait même lorsqu'il apercevait sa propre ombre. Une idée me vint à l'esprit, je vais chercher mon vieux costume de pomme de terre que je portais l'année dernière à notre fête Halloween. Ce costume qui a valut tant de rire et de moqueries (gentilles bien-sur) de la part de Tarzan Wilsworth. Je reviens au bord de la fenêtre et lui balance le costume. « Parce qu'on peut s'arranger si tu me promet de ne plus jamais recoucher avec Norah et de porter ce déguisement pendant plusieurs jours. » Chantage quand tu nous tiens. J'affiche un sourire fourbe, celui de la semi-victoire.