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-  Le chagrin vient à chacun en son temps, de sa propre manière. Alors le mieux que l’on puisse faire, le mieux que chacun puisse faire est de recourir à l’honnêteté. Le truc vraiment merdique, la pire partie du chagrin est que vous ne pouvez le contrôler.

@tumblr ✰ greys anatomy, kaakook.
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restaurant italien, vingt heures ~ « Au revoir à demain. » « Au revoir. » Je dépose mon dernier client à l'Empire State Building.  Je pars rejoindre l'appartement dans le but de me faire tout beau pour mon rendez-vous de ce soir. Je suis complètement lessivé mentalement et j'espère que la douche que je vais prendre va me requinquer. Toute la journée j'ai été tourmenté par une rencontre que j'aurais préféré éviter. Il s'est assis dans mon taxi comme si de rien était et m'a demandé de le déposer devant le Museum of Modern Art. Je pense qu'il ne m'a pas reconnu sinon j'aurais été vexé qu'il ne prête pas attention à moi. Un fantôme du passé, ça a l'air d'être la mode en ce moment. Cette scène s'était déjà produite la semaine dernière, je pensais avoir rêvé et les ressemblances sont tellement courantes de nos jours que ça aurait pu être n'importe qui. Aujourd'hui était un peu une sorte de confirmation comme si j'avais été resservi deux fois de suite du même plat. En général, je sais garder les choses pour moi. Une vraie tombe le Hugo - sauf qu'il s'agissait du retour du Jedi. Un peu comme si le destin voulait réunir Anakin et Padmé une nouvelle fois. Je suis au premier plan de ces futures retrouvailles qui vont être explosive. Je parle bien entendu de l'ex-petit ami de Sierra. Forcément quand il s'agit d'elle, il est hors de question que je laisse ma langue dans ma poche. On est des amis ou on l'est pas. Sierra en plus d'être une de mes plus vieilles amies est également une de mes ex-femmes. Notre mariage fut le plus drôle des trois. Un lien fort nous unis. Ce n'est pas une histoire d'amour, c'est bien plus que ça. Une histoire d'amitié.
Je replace mes cheveux à l'aide du gel (ouais j'en met pour les occasions comme celles-ci), il semblerait que je sois prêt pour aller me remplir le ventre de quelques fromaggio caprino, spaghetti ou encore de panna cotta. C'était devenu une de nos habitudes à moi et Sierra. Un vendredi par mois, nous nous retrouvons au restaurant italien rien que tous les deux pour parler de nos vies. Parce que comme ça si nos vies respectives nous prennent un peu trop de temps, on sait qu'on finira toujours par se retrouver quoi qu'il arrive. Le lieu n'a pas été choisit au hasard puisque nous sommes tous les deux d'origines italiennes. Je me souviens des après-midis que nous passions chez sa grand-mère, encore maintenant il nous arrive de temps en temps de boycotter ce restaurant pour aller lui tenir compagnie. Un dernier coup d'oeil devant le miroir (une vraie filette, je vous jure) et je prend mon taxi pour rejoindre le "Clemente's".
J'attend Sierra devant le restaurant, le temps de poster et de retweeter quelques trucs sur twitter à défaut de ne pas fumer. Je me paye quelques parties de rire tout seul, certains me regardent bizarre. Je m'en fiche. Ils cherchent juste un moyen de s'occuper eux aussi. Je décroche mes yeux de mon téléphone et j’aperçois Sierra qui se dirige vers moi. Je lui fait un grand et beau sourire, je décide de faire l'autre moité du chemin. Une fois arrivé à sa hauteur je l'a prend naturellement dans mes bras. « Prête pour notre rendez-vous mensuel mademoiselle Arkwright ?  » Je me détache de notre étreinte et positionne mon bras de façon qu'elle puisse passer le sien au travers. « Parce que j'ai un tas de choses à vous raconter. » C'est bras dessus, bras dessous que nous pénétrons à l'intérieur du restaurant. L'ambiance chaleureuse règne et je me sens comme chez moi. Nous avons toujours la même table réservé au nom Mazzoright, une combinaison de nos deux prénoms. Depuis le temps, tout le monde nous connaissait ici. « Après vous. » Je continu de la vouvoyer, c'est mon délire personnel de ce début de soirée. Nous nous asseyons. Malgré que l’atmosphère soit détenue, j'ai une boule au ventre à l'idée de devoir lui parler de Jude. « Tu vas bien ? » dis-je en essayant d'avoir un comportement normal. Il y a beaucoup de bruit autour de nous, je remarque qu'il y a plusieurs grandes familles et quelques bandes de copains. Nous devons être les seuls qui sommes seulement deux, sinon le minimum c'est cinq voir sept personnes.

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Un coup d'oeil à ma montre me rappelle brusquement à l'ordre, mon service était terminé depuis plus d'un quart d'heure pourtant j'étais encore ici à travailler, affairée par un patient qui s'était ouvert le crâne et une jeune femme qui était soi-disant tombée dans ses escaliers, même si je pensais que c'était son mari qui l'avait cogné. Je n'en avais aucune preuve bien sûr et j'avais beau lui répéter qu'elle pouvait tout me dire, elle ne voulait rien entendre. « Sierra rentre donc chez toi, ton service est fini ! » Je fis un signe de la main à mon collègue lui signifiant que j'en avais pour encore quelques secondes, le temps de remplir le dossier médical d'un énième patient. Je n'y pouvais rien j'aime quand le travail est bien fait et hors de question de quitter l'hôpital sans l'avoir terminé. Quelques minutes plus tard, je me retrouvai dans les vestiaires, troquant ma blouse d'urgentiste pour ma veste habituelle. Je regardai de nouveau ma montre et réalisai qu'il me restait à peine une heure pour me préparer pour ma soirée. En deux temps trois mouvements, j'entrai dans un taxi et hélai au chauffeur l'adresse de mon appartement. J'y fus rendu bien plus vite que je pensais, une aubaine pour moi qui avait vraiment la poisse avec les transports voilà pourquoi je ne préférai pas avoir ma propre voiture en ville. J'entrai en trombe dans l'appartement et le traversai en courant « Je réquisitionne la salle de bains, cas de force majeuuuure !! » criai-je sur ma lancée. Oui généralement on savait qui venait d'entrer, c'était ma façon de m'annoncer. Je m'enfermai donc dans la salle de bains et me préparai pour cette soirée que j'attendais tous les mois.

Je ne sais pas si c'était une bonne idée de mettre des talons aussi hauts alors que je devais courir dans les couloirs du métro. Mais ça ne m'empêchai pas de courir coûte que coûte, espérant ne pas louper le métro qui m'emmènerait à destination. Finalement je l'attrapai de justesse, manquant de me tordre la cheville. Le métro fila dans le sous-terrain tandis que je reprenais mon souffle tout en consultant mon portable. Un appel manqué de ma mère, un message d'une amie qui m'invitait à venir boire un verre. Je me promis de leur répondre dès demain, ma soirée était suffisamment prise. J'allais retrouver mon ex-mari celui qui comptait le plus dans ma vie à l'instant présent. Oui oui mon ex-mari, ça peut paraître bizarre mais notre mariage a été le fruit d'une soirée des plus arrosées, d'une grosse blague en somme. On en rigole aujourd'hui mais je dois dire que pour faire annuler ce mariage n'a pas été rien. Mais il faut toujours se remémorer les bons côtés des choses moins bonnes même lorsqu'il n'y en avait pas, il fallait en trouver. Me voilà tout près du restaurant où je devais retrouver Hugo et j'étais devenue tout excitée, j'avais hâte de le retrouver. Nous étions si proches et pourtant on se voyait si peu à mon goût. Nos emplois du temps respectifs ne nous permettaient pas de nous retrouver aussi souvent que nous le voulions voilà pourquoi on s'organisait de petites soirées comme celles-ci, dans le même restaurant italien -du fait de nos origines-.  Je traversai la rue qui me séparait du restaurant et je le vis remarquer ma présence puisqu'il se dirigeait vers moi. Je pressai le pas et je me retrouvai bien vite dans ses bras. Je m'amusai soudain à le serrer fort contre moi en lui ébouriffant les cheveux. « Je suis prête Monsieur Mazzola ! » répliquai-je tout sourire, le tenant toujours par les épaule. Sa bonne humeur était contagieuse et puis je me sentais instantanément mieux lorsqu'il était avec moi. Je pris son bras  et le regardai avec un petit air intrigué. « Ah oui ? Vous éveillez ma curiosité mon cher ! » Nous entrons alors dans le restaurant et nous dirigeons vers notre table réservée, une question d'habitude. « Quelle galanterie, je me demande pourquoi j'ai demandé le divorce... » fis-je avec une petite mine boudeuse. Hugo était un  chic type, si je ne le considérais pas comme mon frère presque jumeau je pense que j'aurai tout fait pour ne pas annuler ce mariage. Je m'assis en face de lui et m'emparai de mon portable afin de l'éteindre. Ces soirées étaient sacrées, autant ne pas les gâcher. « Oh bah la routine, métro, boulot, dodo! » L'expression se révélait être parfaitement exacte dans mon cas. A part le boulot, ma vie était bien vide et morne. Mais je ne voulais pas m'en plaindre, le métier que j’exerçai exigeait des sacrifices. « Et toi chaton, qu'est ce que tu racontes ? Comment va Ezio le beau gosse ? » Ezio, le meilleur d'Hugo était également un bon ami à moi. On avait beau travailler dans le même hôpital, il n'était pas facile de se voir.