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you can't play on broken strings,
you can't feel anything
that your heart don't want to feel.

tonsofgifs @tumblr ✰ broken strings, @james morrison.

Tu poussas un soupir de soulagement lorsque les portes de l'ascenseur se refermèrent derrière toi. Tu avais réussi, une fois de plus, à t'éclipser de l'appartement de ta conquête de la nuit sans la réveiller. Tu allais pouvoir passer maître dans cet art désormais. Ta sœur t'avait assez bassiné avec ses films à l'eau de rose pour que tu saches parfaitement que tu agissais comme un enfoiré de première mais, honnêtement, le réveil côte à côte, le petit-déjeuner et tout ce qui allait avec ? Très peu pour toi. Tu avais en horreur toutes ces niaiseries et surtout, tu ne voyais pas l'intérêt de rester au matin, alors que, de toute façon, tu n'allais jamais rappeler. Tu préférais enlever le pansement d'un coup sec, dans ton intérêt comme dans celui de la créature que tu laissais derrière toi. Pour un peu, il aurait fallût te féliciter d'agir ainsi. Tu grimaças en apercevant ton reflet dans l'un des miroirs ornant l'entrée de l'hôtel dans lequel résidait Mindy. A moins que ce ne fût Cindy. De toute façon, cela n'avait guère d'importance. Elle n'était qu'une fille de plus, qu'une partie de jambes en l'air supplémentaire. Pas d'attachements, pas de souffrances, c'était désormais ton credo. Tu fermas les yeux, l'espace de quelques instants, afin de te ressaisir. Depuis ta rupture récente avec Isibeal, tu veillais à penser à tout, sauf à ta vie sentimentale. Désormais, tu laissais ta tête mener ta vie, et non plus ton cœur. C'était plus prudent, ainsi. Tu ne ferais plus d'erreurs. Tu préférais ne plus jamais connaître le bonheur, et donc, ne pas prendre le risque de chuter. L'atterrissage était bien trop difficile, et tu étais à peine en train de t'en remettre, alors que cela faisait déjà plusieurs mois que la jeune brune et toi n'étiez plus ensemble. Ton téléphone vibra dans la poche de ta veste te tirant, une bonne fois pour toutes de tes sombres pensées. C'était ta mère, t'informant que tu lui rendrais un énorme service si tu pouvais t'arrêter chez Wisteria's afin de récupérer l'énorme bouquet de fleurs qu'elle avait commandé pour une énième soirée de charité à laquelle tu allais sans doute être tiré par la peau du cou. Tu savais que ce genre d'événement était important pour ton futur, mais ils étaient toujours horriblement ennuyants et, désormais, tu n'avais plus personne pour te tenir compagnie. Ton frère roucoulait avec Lula et ta sœur refusait catégoriquement de porter autre chose que des jeans déchirés et d'énormes chaussures noires. C'était dans ces moments là que la mélancolie de ton histoire avec Isi était la plus violente. Vous étiez partis en fumée, mais cela appartenait désormais au passé et tout ce que tu pouvais faire, c'était continuer à tenter d'aller de l'avant. Tu ne pouvais pas, et ne voulais pas, te laisser attraper par toutes ces blessures encore ouvertes. « Vous devez avoir quelque chose au nom de Vikander, lanças-tu de ton habituel ton froid à la nouvelle fleuriste qui balbutia quelque chose d'incompréhensible avant de se diriger vers la réserve. » Tu savais pertinemment que tu passais pour un petit fils à papa arrogant et hautain et, honnêtement, tu t'en moquais. C'était voulu. Car être froid te faisait paraître intouchable. Et tout le monde sait que personne ne s'en prend aux gens qui ne peuvent pas être atteint. Encore une façon supplémentaire de te protéger. Tu t'étais barricadé derrière des murs de mesquinerie et de froideur, car c'était plus simple. Et tant pis si tu faisais fuir les gens et que tu passais pour le grand méchant. Honnêtement, tu n'avais que faire de l'avis des autres. Tout ce qui comptait c'était toi. Tu avais appris que personne ne prendrait soin de toi, si ce n'était toi-même. On était jamais mieux servi que par soit-même. La fleuriste ne revenant toujours pas, tu décidas de laisser ton regard dériver sur le reste de la boutique. Tu ne comprenais définitivement pas la passion des femmes pour les fleurs, mais tu savais t'en servir pour te faire pardonner. Il fallait dire que tu étais souvent jugé pour être une personne étroite d'esprit, mais, à tes yeux, c'était les autres qui s'entêtaient à accorder de l'importance à des choses bien futiles. Tu consultas ta montre, constatant que la fleuriste était déjà partie depuis près de deux minutes. Et tu n'étais pas un homme patient. Un éclat de rire retentit alors, te glaçant le sang. Tu l'aurais reconnu entre milles. Tu avais appris à l'aimer et désormais, tu craignais de l'entendre. Parce que cela signifiait qu'elle était là et que tu allais devoir l'affronter. Notamment en te montrant exécrable, ta façon personnelle de lui faire savoir que tu n'avais pas oublié tout ce qui s'était passé entre vous. Tu te rendis alors compte que la jeune McKay était accompagnée d'un homme, pas des plus déplaisants mais certainement pas une conquête de choix. En réalité, ton jugement était probablement biaisé, mais tu t'en fichais. Rien ni personne n'était assez bien pour elle. Même pas toi. Tu étais encore un brin possessif, vis-à-vis d'elle, tu devais bien l'avouer, et la jalousie mordante que tu ressentis, à ce moment-là, te poussa à t'approcher d'eux. Tu compris alors que ta douce expliquait à son prétendant quelles fleurs choisir en quelles occasions. « Hé bien, ton Prince Charmant semble être un débutant, en matière de femmes. » Tu t'accoudas au comptoir, prenant ton air le plus supérieur et dardant ton regard sombre sur le nouveau prétendant d'Isi. « S'il ne manie même pas les bases florales, c'est qu'il vient tout juste de découvrir les joies que peuvent procurer la gente féminine. Dis-moi, où étais-tu ces cinq dernières années, mon garçon ? En pensionnat non-mixte ? »  Un sourire mesquin se peignit sur ton visage. Le pensionnat non-mixte pour garçons était un cliché ambulant pour désigner un garçon n'ayant jamais goûté au plaisir de la chair … ou alors, préférant la barbe aux longs cheveux soyeux. « Tes critères se sont nettement dégradés, Isi, où as-tu donc été le pêcher ? Sûrement au même endroit où tu as trouvé tes deux colocataires, crachas-tu, incapable de réprimer l'inimitié que ces deux-là t'inspiraient. »